La matière première

Votre objectif : l'alcool. Ce produit dangereux pour la santé est le résultat de l'action de micro-organismes dégradant le glucose. Votre matière première, c'est donc le sucre. On peut en trouver :

Pour malter des céréales, consultez des sites ou des ouvrages sur la bière ou le whisky. Nous laisserons de côté ces deux dernières sources de sucre, et nous nous intéresserons essentiellement aux fruits. Quels fruits ? Cette question a son importance. Retenons déjà ceux servant tout à fait officiellement et habituellement à la production d'alcools délicieux :

Et les autres fruits ? Ils sont sans doute nombreux à convenir à la production d'alcools. Cependant, ne prenez pas de risques en faisant un alcool d'un fruit que vous n'avez jamais vu utilisé de la sorte. En effet, il existe peut-être une contre-indication, si cela n'a jamais été fait, il peut y avoir une très bonne raison (probablement le risque de produire du méthanol). Prenez la pêche par exemple. Vu de loin ça s'y prêterait pas mal. Pourquoi n'existe-t-il pas d'eau de vie de pêches ? Aucune idée, mais je n'ai pas envie d'apprendre pourquoi dans un hôpital !

Variétés des fruits : pas d'histoires, les plus sucrées possible ! Les cerises noires et charnues, très sucrées, sont parfaites. Cependant les griottes amères donneront peu d'alcool, mais d'une telle qualité... Pour les pommes, les bons cidriers font un mélange à moitié de pommes amères et de pommes sucrées.

Maturité des fruits : maximale ! Rien du tout n'empêche d'utiliser des fruits carrément pourris ; au contraire, de toutes manières c'est le sort qu'on leur réserve. Des fruits très avancés apporteront pour la fermentation les levures nécessaires.

Comment trouver les fruits : les plus riches pourront les acheter par cagettes entières au marché, mais rien ne vaut le glanage. D'abord parce que tout ce que vous ramasserez sur l'arbre sera à maturité idéale (sauf impatience dommageable), ensuite car ne l'oubliez pas, vous appliquez la philosophie de CyberGnôle qui est : "un demi-litre, une fois dans l'année, pour des heures de labeur, c'est ce qu'il peut y avoir de meilleur".

Donc, à moins que vous ne soyez l'heureux propriétaire d'un verger ou de l'arbre portant les fruits de vos pensées, il vous faudra battre la campagne, taper les copains qui pourraient en avoir. Et oui, il va falloir partager votre minuscule production !

Concernant le glanage, sachez que le Code Pénal l'autorise de plein droit, y compris dans les propriétés privées, "après la fin de la récolte normale". Si le verger de poiriers voisin a été ramassé, vous pouvez en toute légalité aller récupérer les fruits tombés à terre, très très mûrs, chic c'est justement ce qu'il nous faut. Et s'il est à l'abandon, servez-vous ! (merci à Agnès Varda et son film, "Les glaneurs et la glaneuse").

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